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ACCIDENTS dans le BTP

28 Novembre 2008, 21:53pm

Publié par VASSEUR SANDRINE

ACCIDENTS SURVENUS DANS LE BATIMENT

Accidents du travail : former plutôt que punir - Exemple pris en BRETAGNE

Les juges, les inspecteurs du travail et les professionnels du bâtiment vont proposer des stages aux employeurs qui négligent les règles de sécurité. Une première en France.

Les métiers du bâtiment sont plus exposés que d'autres aux accidents. Mais les chiffres concernant la Bretagne ne sont pas rassurants. En 2006, selon les données de la Cram, sur 31 décès dûs à des accidents du travail dans la région, dix concernaient des salariés du bâtiment et des travaux publics. Par ailleurs, la fréquence des accidents du travail sur les chantiers de construction bretons, mais aussi sur les trajets pour y accéder, atteint 64,66 o/oo, contre 53,40 o/oo au plan national. Il y a donc bien une spécificité bretonne, « liée, peut-être, à la multiplication des constructions de pavillons en lotissement, confiées à de petites sociétés qui ont du mal à appliquer ou à faire appliquer les règles de sécurité », avance Gildas Gauthier, directeur adjoint du travail à Rennes. 60 chantiers à risques arrêtés.

En Ille-et-Vilaine, c'est son service qui est chargé de faire respecter la législation sur les chantiers. Cette année, 400 « descentes » sont prévues pour vérifier que les salariés ne s'exposent pas à des risques qui pourraient être évités. L'an dernier, ces contrôles ont quand même donné lieu à 60 arrêts de chantier pour risques. Exemples d'infractions ? « Absence de dispositif de sécurité pour travail en hauteur, exposition à l'amiante dans les chantiers de démolition, hygiène insuffisante dans les locaux sanitaires... »

Les représentants des ministères de la Justice (parquets de Rennes et de Saint-Malo) et du Travail, et ceux du bâtiment et des travaux publics, via leur organisme de prévention (OPPBTP), ont pris le taureau par les cornes. Ils ont signé, hier à Rennes, une convention de partenariat, unique en France. « Il s'agit d'alternative à la sanction pénale en cas d'infraction relevée par les inspecteurs du travail, explique Hervé Pavy, procureur de la République au Tribunal de grande instance de Rennes. La justice n'est pas là que pour sanctionner. Nous proposons au chef d'entreprise, ou à la personne responsable, un stage de deux jours, à ses frais, pour le sensibiliser aux règles de sécurité et d'hygiène et parvenir à faire baisser, ensemble, le seuil d'acceptabilité du risque. »

ll s'agit aussi de désengorger les tribunaux. « Cette alternative doit permettre, pour les infractions mineures de ne pas passer devant un juge, mais simplement devant le délégué du procureur. Là où, d'ordinaire, il faut un ou deux ans de procédure, l'affaire peut-être réglée en quatre mois », précise Martial Guillois, substitut chargé des affaires économiques au TGI de Rennes. « L'entreprise fait d'abord l'objet d'un diagnostic pour cerner le niveau de prévention mis en place, précise Carine Janot-Forestier, chargée du dossier à l'OPPBTP. Le résultat est restitué au responsable avant le stage. Puis, pendant les deux jours, on lui explique comment améliorer la situation. »

Cette réponse pénale « rapide, systématique et pédagogique » va être mise en place par les parquets de Rennes et Saint-Malo. « J'ai déjà une trentaine de dossiers sous le coude », annonce Martial Guillois. Si les résultats sont probants, l'expérience sera étendue aux autres départements bretons.

La fréquence des accidents du travail sur les chantiers de construction bretons atteint 64,66 o/oo, contre 53,40 o/oo au plan national. : Archives Frédéric Girou

2008

Chantier du stade de La Maladière: responsables condamnés pour homicide par négligence  ( SUISSE )

NEUCHÂTEL | Le Tribunal de police de Neuchâtel a condamné trois responsables de chantier pour homicide par négligence après un accident mortel survenu lors de la construction du stade de La Maladière. Un ouvrier portugais avait perdu la vie après une chute de 6 mètres. 
KEYSTONE | Le nouveau stade de la Maladière, à Neuchâtel, lors du match d'inauguration, le 18 février 2007.

 

Les trois accusés – un chef de chantier, un contremaître et le conducteur des travaux – ont été condamnés à des peines de 50 jours-amende de 60, 70 et 200 francs, avec sursis pendant deux ans. Les prévenus devront verser aussi une indemnité de 80 000 francs à la veuve de la victime de l'accident et sa fille orpheline.

La chute fatale s'était produite en février 2006, lors du démontage d'une passerelle. Dans son jugement rendu jeudi, le tribunal a estimé que les prescriptions légales de sécurité n'ont pas été respectées lors de l'opération. L'ouvrier décédé aurait dû être équipé d'un harnais.

«Nous attendons la motivation écrite du jugement pour nous prononcer», a indiqué vendredi Claude Martignier, collaborateur de l'entreprise Bernasconi, qui a assuré la construction du stade de La Maladière. La condamnation pour homicide par négligence pourrait avoir des suites devant une cour civile.

Source : Tribune de Genève - 28.11.2008
 

Sarreguemines / Accident du travail : Chute mortelle

 

Hier vers 12 h 30, en zone industrielle de Sarreguemines, sur le chantier d'extension de l'entreprise Continental, un ouvrier d'origine turque habitant Metz est tombé d'une douzaine de mètres d'un dépôt en construction. L'homme, âgé de 59 ans, travaillait dans une équipe de quatre ouvriers employés par une société sous-traitante de Metz et chargés de la pose de plaques de tôle, travaux d'étanchéité et isolation de ce bâtiment en construction. Alors qu'à l'aide d'une grue des palettes de laine de ... 

Source : DNA du 26 novembre 2008

Sécurité sur les chantiers : le BTP peut mieux faire !

Pose de liteaux sous la pluie à Zurich, Suisse (photo envoyée par Alain Edmond Gosset, un lecteur attentif à la sécurité sur les chantiers)

Le secteur de la construction est le secteur le plus accidentogène en France comme en Europe. Si le nombre des accidents diminue lentement au fil des années, des progrès restent à faire pour atteindre l’objectif de « zéro accident ». « Le Moniteur » mène l’enquête.

« Zéro accident ». C’est l’objectif que se sont fixé bon nombre d’entreprises du secteur de la construction. Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on parle de sécurité des salariés sur les chantiers ? Pourtant la marche semble encore haute pour atteindre ce résultat. Que ce soit en nombre d’accidents, au regard de leur gravité ou en termes de salariés décédés, le BTP reste encore et toujours le secteur d’activité le plus accidentogène en France et en Europe. Les petites entreprises en tête. Si certains arguent qu’un manque de moyens humains et financiers explique cette situation, d’autres pointent le système de cotisation, peu incitatif pour les PME. En effet, alors que les entreprises de plus de 200 salariés cotisent au taux réel, c’est-à-dire en fonction du nombre d’accidents effectivement survenus, les plus petites cotisent à un taux forfaitaire (- 10 salariés) ou mixte (10 à 200 salariés).

Bien sûr, le secteur de la construction présente un niveau de risques bien plus élevé que la plupart des autres secteurs d’activités : situations de travail temporaire, manutention, substances dangereuses, co-activité sur les chantiers… Mais faut-il être fataliste pour autant ? Certainement pas. Les efforts entrepris depuis quelques années par les grandes entreprises, plus « moteurs » en matière de sécurité et mieux dotées que les PME, en témoignent. Instigatrice du « zéro accident », l’entreprise Spie Batignolles commence à récolter les fruits d’une politique prévention portée par sa direction générale au début des années 2000. « Aujourd’hui, 20% de nos centres de profit n’ont enregistré aucun accident depuis au moins trois ans et plus de 30% de nos centres sont sans accident depuis un an et plus », illustre Philippe Poupault, directeur de développement durable du groupe. Existe-t-il un ADN commun à ces entités ? « Tous les patrons des ces centres de profit ont réussi à assimiler et à transmettre cette culture prévention », ajoute-t-il. Et c’est sans doute le premier levier pour améliorer la donne en matière de sécurité. L’implication du chef d’entreprise et de ses managers est indispensable.

« Dans les filiales qui enregistrent les meilleurs résultats, les directeurs régionaux portent la prévention et entraînent leurs managers dans cette dynamique. Ils placent la sécurité au même niveau que la qualité et la rentabilité », souligne Jean-Louis Marotel, directeur du service prévention d’Eiffage Construction et président de l’ASE BTP, association qui regroupe plus d’une centaine de préventeurs du secteur. Un avis partagé par Marc-Antoine Troletti, président de la toute récente commission sécurité de la Fédération nationale des travaux publics, chef d’une entreprise de VRD et de génie civil d’une centaine de salariés. « Un escalier se balaye en commençant par le haut ! Pourtant, combien de chefs d’entreprises vont sur les chantiers en costume, sans porter d’équipement de protection. Notre premier travail consiste à sensibiliser les chefs d’entreprises au fait d’être exemplaire en matière de sécurité. » Et l’exemplarité du management s’illustre par bien des aspects. A commencer par la sanction financière. De plus en plus d’entreprises intègrent les résultats « sécurité » dans le calcul de la rémunération variable. « Les bonus versés aux managers et à la maîtrise sont, en partie, assis sur les résultats obtenus en matière de sécurité. Le calcul de l’intéressement comporte également un levier au niveau de l’amélioration des résultats du groupe dans ce domaine », indique Philippe Poupault. Chez Spie, l’implication des dirigeants passe par l’évocation systématique de la sécurité dès le démarrage des comités de direction mensuels.

Former tous les intervenants
Dans cette entreprise, la sécurité est aussi au cœur des thématiques de formation. « C’est le premier thème de formation pour chaque nouvel embauché comme pour nos salariés, du monteur au manager en passant par le chef de chantier », explique Jean Lucas, directeur du développement durable. Et sur ce point, les préventeurs sont unanimes : la mobilisation ne doit pas uniquement se situer au niveau d’une strate mais doit concerner l’ensemble des intervenants. Bouygues Entreprises France Europe lançait, il y a un an, une vaste campagne d’information et de formation, baptisée « La sécurité : mon vital combat ». « Au travers de cette campagne, nous avons souhaité rendre nos compagnons acteurs de leur propre sécurité. Nous avons également lancé une formation d’envergure de cinq jours en interne et en externe débouchant sur un «permis de construire» », indique Philippe Signe, DRH.
Fin octobre, cette entreprise lance, à l’attention des chefs de chantier cette fois, une session de formation de cinq jours pour les aider à mettre en œuvre la politique santé et sécurité de l’entreprise. Mais, pour être optimale, la formation ne doit pas s’arrêter aux portes de l’entreprise.

Pour progresser, encore faut-il que les intérimaires et les sous-traitants adoptent les mêmes règles « sécurité » sur les chantiers. C’est un axe que le groupe Vinci Construction France compte développer. « Nous avons travaillé sur la mobilisation de tous nos collaborateurs. L’an prochain, nous allons mettre en place un partenariat avec l’OPPBTP pour aider nos sous-traitants à mettre en œuvre des plans d’actions prévention », indique Emmanuel Musche, directeur « prévention et conditions de travail ». L’entreprise Spie Batignolles est déjà dans cette logique, notamment avec ses « minutes sécurité » qui intègrent intérimaires et sous-traitants présents sur le chantier. « Ces rendez-vous, pris sur le temps de travail, permettent à l’encadrement et aux compagnons d’échanger sur tous les aspects liés à la vie du chantier », illustre Philippe Poupault.

Impliquer les maîtres d’ouvrages
Autre maillon essentiel dans la sécurité sur les chantiers : la maîtrise d’ouvrage. « Les maîtres d’ouvrage doivent mettre la sécurité au cœur de leurs préoccupations, insiste la Fédération française du bâtiment. Ils pourraient, par exemple, prendre en charge financièrement les surcoûts nécessaires à l’exécution des travaux en toute sécurité ou favoriser les entreprises qui présentent le plus de garanties en matière de sécurité ». Certes, une directive européenne datant de 1992, transposée en droit français, oblige les maîtres d’ouvrage à désigner un coordonnateur « sécurité et protection de la santé » (SPS) chargé d’assurer la coordination d’une opération en matière de sécurité. Mais combien d’entre eux le désignent dès la conception d’un projet comme le prévoit la loi? Quels moyens financiers dédient-ils à cette mission ? « Le coordonnateur est lié par un contrat de moyens, il n’a pas d’obligation de résultat, précise Roger Piotto, président délégué de l’AFCO, Fédération des associations françaises de coordonnateurs SPS. Il peut alerter sur des manquements, mais cela ne modifie en rien les responsabilités initiales des différents intervenants ». Un rôle strict de contrôle dont peu de coordonnateurs arrivent à s’extraire aux dires de certains préventeurs. « Ils ne prennent aucun risque, note le responsable prévention d’une grande entreprise. Ils campent derrière leur mission de contrôle sans être force de propositions. »

Emmanuelle N’Haux (Le Moniteur hebdo)
 

Accident au Kursaal  : « Mais c'est la sous-traitance que vous condamnez ! »

 

Dimanche 17.02.2008, 05:54 Lors du chantier du «nouveau Kursaal», en 2003, un ouvrier a été victime d'une chute fatale.
 

Axima et le gérant d'une petite entreprise sedanaise comparaissaient avant-hier dans le cadre de l'accident du travail qui a coûté la vie à un jeune ouvrier en 2003 au pied duKursaal. Ce procès pour homicide involontaire et prêt illicite de main d'oeuvre a permis de mettre au jour les rouages et les excès de la sous-traitance sur les chantiers de travaux publics. De la prison avec sursis et des amendes ont été requises.
 
C'est le procès des abus de la sous-traitance qui s'est tenu vendredi au tribunal correctionnel de Dunkerque. «  On postule à des marchés qu'on rétrocède avec des marges colossales », résume le vice-procureur, Laurent Czernik, Sauf qu'en bout de chaîne, il faut bien que quelqu'un paye. Novembre 2003, sur le chantier du « nouveauKursaal », une entreprise artisanale, sous-traitant de sous-traitant, prise à la gorge par ses donneurs d'ordre sur les délais, les menaces de pénalité, fait courir des risques à ses employés en les faisant travailler dans des conditions de sécurité médiocres, L'un d'eux en a payé le prix fort. Il est mort. C'était le 12 novembre. Samuel Magny, 22 ans, a fait une chute de dix mètres. «  La frontière entre la nécessité de faire des profits et le cynisme de certaines pratiques a été franchie. », sermonne le vice-procureur.


En 2003, sur le chantier du KursaalNorpac, en charge du gros oeuvre, sous-traite la prestation « couverture étanchéité » à la société Axima, qui décroche le lot pour 300 000 E. Axima rétrocède à son tour le lot pour 60 000 E.
Bien que fournissant le matériau, apportant les protections collectives et supportant la location d'un engin, 
Axima empoche dans l'opération une jolie plus-value, 
Élégance... 
C'est une petite entreprise des Ardennes, 
CEBR, qui prend le chantier pour 60 000 E. « Pourquoi vous acceptez de faire le travail à ce prix-là, alors qu'il est évalué à 300 000 E ? Vous pensiez faire des bénéfi ces ? », demande un juge à l'ex-gérant de CEBR (société liquidée en 2004). «  Au début, oui. Mais le chantier prenait du retard, à cause de la météo. Ils me menaçaient de pénalités,.. De toute façon c'est le chantier type où l'on ne gagne rien, voire on travaille à perte. Vous connaissez le système... On vous dit : c'est à prendre ou à laisser. Il y en a cent derrière. On accepte parce qu'on a des charges à payer, qu'il faut de la trésorerie, sinon on coule ». Il a effectivement coulé.
Partant du principe que la petite entreprise des Ardennes n'apportait pas de plus-value qualitative et technique pour ce chantier, qu'
Axima a agi dans un but exclusivement « lucratif », le ministère public qualifie le contrat de sous-traitance de «  prêt illicite de main d'oeuvre. Ce qui rend la société Axima co-responsable d'homicide involontaire ».
« 
 Mais... mais... mais pas du tout », bégaye le défenseur d'Axima qui s'affole et s'insurge. «  C'est la sous-traitance que vous condamnez ! Il n'y a rien d'occulte dans ce contrat de sous-traitance. C'est la norme ! C'est de la sous-traitance habituelle. Les contrats étaient co-signés par la Ville de Dunkerque. CEBR apportait une prestation qui échappait aux compétences d'Axima. Il n'y a donc pas de prêt illicite de main d'oeuvre, donc pas d'homicide involontaire. Nous n'avons aucune obligation vis-à-vis des salariés de CEBR. Je vous demande la relaxe  ». Avec la même « élégance » que celle qui consiste à affamer le sous-traitant avec les miettes du gâteau à 300 000 E, l'avocat renvoie toute la faute sur CEBR, La petite entreprise n'est certes pas exempte de responsabilités dans la mort de l'ouvrier, carreleur de formation, couvreur pour l'occasion. Pas de visite médicale d'aptitude, pourtant obligatoire à ce poste, absence de formation sur la sécurité, absence de CEBR aux réunions de chantier. Surtout, les circonstances de la mort du jeune homme sont accablantes.
Fatalité ?

Un filet de sécurité était tendu autour du toit, comme la législation l'impose. Sauf qu'au moment de la chute du salarié, la fourche télescopique d'un chariot élévateur qui acheminait les palettes écrasait le filet de protection censé retenir les hommes. Les palettes auraient dû être impérativement déposées avec une grue. Elle existait, d'ailleurs, cette grue. Tous se la partageaient... pour gagner en rentabilité ! 
CEBR, dernière roue du carrosse, n'en disposait que lorsque les autres avaient terminé. «  On devait toujours s'arranger entre Axima et Norpac pour avoir la grue. Le matin de l'accident, elle n'était pas disponible, on était à la bourre, Axima nous a fourni le chariot élévateur », affirme à la barre un ancien employé de CEBR. «  Entre sous-traitance et maltraitance, la marge est étroite. Mais c'est ça la réalité économique », plaide l'avocat de l'ex-gérant de CEBR. « Je demande la relaxe. Il n'était pas sur les lieux de l'accident. Il ne pouvait ni connaître, ni anticipé la situation. » Alors, accident fatal, fruit de la fatalité ? « Non. Un mécanisme implacable. Un rapport accablant sur les carences relatives à la sécurité », estime le parquet qui requiert six mois de prison avec sursis pour l'ex-gérant de CEBR et 1000 E d'amende. Pour Axima : 50 000 E d'amende. Jugement le 14 mars. •

Borderouge : un ouvrier chute et se tue sur le chantier de l'école

 

Un chef d'équipe de l'entreprise CGEM, Richard Ambros, âgé de 40 ans, est mort hier matin après une chute sur le chantier de l'école Borderouge 3, rue des Bouquetins. Les pompiers ont été alertés vers 10 h 30. Le chef de chantier, un ouvrier expérimenté, est tombé d'une hauteur de deux mètres cinquante environ. Il a vraisemblablement heurté la tête la première le béton. Malgré les secours prodigués par les pompiers et le Samu, Richard Ambros est décédé peu de temps après. Une enquête a été ouverte par la police ainsi que par l'inspection du travail pour déterminer si les conditions de sécurité étaient remplies. Le maire, Pierre Cohen, au nom du conseil municipal, a exprimé sa tristesse et son émotion.

 

Source :  Grand Sud » Toulouse - Publié le 26/06/2008 | LaDepeche.fr

Accident de chantier à Esch-Belval: un ouvrier a quitté l'hôpital (Luxembourg)

ACCIDENTS dans le BTP

Une plaque de béton a cédé sur le chantier du Plaza 1, entraînant dans sa chute deux ouvriers qui travaillaient au premier étage. Ils ont été gravement blessés. 

L'emplacement de la dalle en béton qui a chuté. (Police Grand-ducale)

25 pompiers sont sur place. (Police Grand-ducale)

L'accident est survenu jeudi matin à 7h45. Deux des ouvriers du site du Plaza, le futur ensemble de locaux commerciaux et d'habitation du site, ont été grièvement blessés par la chute de dalles en béton. Le chantier a été fermé pour une durée indéterminée sur ordre de la justice et de l’Inspection du travail et des mines. 

«Les travaux de sécurisation ont été terminés en milieu d'après-midi mais le chantier du Plaza 1 reste fermé», selon Georges Kara, directeur général de la société responsable du gros œuvre, CBL, contacté par L'essentiel. Ce serait le seul acccident survenu sur Belval, selon Georges Kara. Les travaux sur Plaza 2 devraient reprendre vendredi, selon lui. 

Les deux ouvriers, dont un intérimaire, travaillaient au premier étage lorsque le sol en béton a cédé. Leur chute n’a été stoppée qu’au sous-sol, l’effondrement ayant provoqué l’écroulement du rez-de-chaussée. Les deux hommes ont été emmenés à l’hôpital dans un état grave mais leur vie ne serait pas en danger. 

L'un des deux ouvriers a pu regagner son domicile. 

Les autorités craignaient qu’un troisième homme fût enseveli, mais les chiens renifleurs de la protection civile n’ont trouvé personne. 

Le chantier est par conséquent fermé pour une durée indéterminée, la stabilité du bâtiment devant être réévaluée. La police et pas moins de 25 pompiers, tout comme un juge d'instruction, sont sur place pour faire les premières constatations. Une enquête devrait être prochainement ouverte afin de déterminer les raisons exactes de cet accident. 

Cet incident survient alors qu'une fête était prévue jeudi soir pour célébrer la «fermeture du gros oeuvre», c'est-à-dire la fin du gros des travaux et la pose du toit. Une cérémonie finalement annulée. 

 

Après le drame survenu sur le chantier du Leclerc de Saint-Orens mardi, un autre accident mortel (lire ci-dessous) est venu encombrer des chiffres déjà lourds sur les chantiers de Haute-Garonne. Six personnes sont en effet décédées en moins de trois mois dont trois depuis le début de la semaine. Le 20 mai, un ouvrier s'était retrouvé piégé par l'effondrement d'une tranchée, gare Matabiau. Le 25 juin, un chef d'équipe décédait après une chute sur le chantier d'une école dans le quartier de Borderouge. Le 8 juillet, un ouvrier mourrait écrasé par une machine sur un chantier de la direction des services fiscaux, rue des Lois. Cette semaine, c'est un ouvrier, non déclaré, qui est mort asphyxié lundi dans une tranchée à Saint-Jory. La série noire s'est poursuivie mardi avec le décès de deux personnes sous des dalles de béton.

Hasard ou conséquence d'un besoin important de main-d'œuvre dans le secteur du bâtiment, les deux dernières victimes étaient des intérimaires.

intérimaires : population à risques

« Ils représentent une population à risques dans un métier à risques », témoigne François Besson, responsable de l'agence Vedior Bis spécialisée dans les travaux publics qui emploie entre 150 et 200 intérimaires par mois. « La période est sensible. La demande est plus importante et nous avons beaucoup d'étudiants ou de novices sur nos listes. Mais notre rôle se limite à la sensibilisation. Sur les chantiers, les employeurs ont des obligations légales. Ils doivent notamment garantir l'accueil au poste du nouvel arrivant mais, dans l'urgence, ils ne le font pas toujours », raconte encore ce dernier.

Pour Pascal Parrapel, secrétaire de la CGT construction de Haute-Garonne, la sécurité sur les chantiers est devenue une affaire secondaire. « Quand on travaille dix heures par jour, on peut avoir des moments de relâche. On travaille plus pour gagner plus mais avec quelles conséquences ? », lance le syndicaliste qui « constate des choses catastrophiques » lors de ses visites de chantier. « Avec la directive Bolkestein on assiste actuellement à un phénomène de sous-traitance en cascade avec la venue de travailleurs étrangers, pas forcément formés et complètement à la botte de leur employeur », explique encore Pascal Parrapel. Pour ce dernier, le dossier est tellement sensible que certaines entreprises n'hésitent pas à camoufler les accidents du travail.

En 2007, 30 484 accidents du travail, tous secteurs et toutes origines confondues ont été enregistrés dans la région. 29 étaient mortels contre 18 en 2006.

Un ouvrier écrasé par une plaque de béton à Blagnac

 

« On n'y croit pas. » Hier matin, les ouvriers de la SEAC (1) à Blagnac ont appris la terrible nouvelle. Leur collègue de 36 ans n'aura pas survécu au choc.

Mardi à 16 heures, Ahmed Hachit a été écrasé par une dalle de béton de quatre tonnes qu'il était en train de découper. L'intérimaire, habitant à Toulouse, est resté enseveli pendant plus d'une heure avant que des chariots élévateurs ne parviennent à dégager la dalle. L'homme a été transporté à l'hôpital de Rangueil vers 17 h 30. Placé en soins intensifs, il décédera peu après, à 18h40.Selon les premières constatations des policiers, « il s'agirait là d'une erreur humaine.» Pour l'heure, l'inspection du travail s'est saisie de l'affaire. Elle devra déterminer les responsabilités de chacun et s'assurer que toutes les mesures de sécurité avaient bien été respectées.

« J'étais sur ma machine au moment du drame. Je n'ai rien entendu, explique, dépité, un ouvrier. C'est terrible de perdre un collègue. Quand je pense qu'il devait être embauché d'ici peu… ».

Sous le choc, les responsables du site n'ont pas souhaité répondre à nos questions.

Une enquête à Saint-Orens

 

Au lendemain de la mort de Grégoire Dodohora, 49 ans, un ouvrier ivoirien qui vivait en famille dans le quartier Bagatelle à Toulouse, l'incompréhension régnait autour du futur parking du centre commercial de Saint-Orens. Surpris par l'effondrement de dalles de plusieurs tonnes (400 m2 de superficie), l'intérimaire n'avait aucune chance. Dès mardi soir, les enquêteurs de la brigade des recherches de la gendarmerie ont commencé à « observer ». Hier un premier expert s'est rendu sur place. Si la technique de construction de ce type de parking est connue et précise, ces experts vont devoir dire si les protocoles d'installation ont été respectés. Et notamment les mesures de sécurité…

On pense à l'étayage, qui semblerait indispensable au moins jusqu'à ce que la chape de béton soit coulée et solidifie les dalles. Les responsables des différentes sociétés intervenantes ont commencé à être entendus. Les étapes de la construction vont être clarifiées et d'autres experts sont attendus pour étudier le chantier qui reste, pour l'instant, fermé.

Les gendarmes travaillent en collaboration avec les inspecteurs du travail dans le cadre de la flagrance. Le parquet attend les analyses des experts pour décider s'il est nécessaire d'ouvrir une information judiciaire.

Pour éviter de trop pénaliser les entreprises, le chantier pourrait être rouvert plus vite que prévu. J.C.

Il tombe de six mètres sur un sol gelé - LAVAUR (81)

 

Un accident du travail s'est produit hier matin sur le chantier du futur établissement pénitentiaire pour mineurs, rue de Caoussou, zone de Fonteneau. Un ouvrier, âgé de 56 ans, a fait une chute de six mètres alors qu'il était entrain de travailler au mur d'enceinte de la prison.

La victime est lourdement tombée sur un sol gelé. Elle souffre de nombreuses fractures. Juste après la chute, l'ouvrier a perdu connaissance.

Les secours rapidement sur place ont pu constater de la gravité de l'état de santé de la victime. Fractures ouvertes aux deux poignets, fracture ouverte au genou, traumatisme crânien, Abdelramane Bezazi présentait de multiples blessures et contusions. Une ambulance des sapeurs-pompiers du centre de secours de Lavaur a transporté le blessé grave aux urgences du centre hospitalier général de la ville. L'accident est survenu vers 8 h 30 du matin, peu après l'embauche des équipes qui construisent l'établissement pénitentiaire pour mineurs.

LE FILIN DE LA GRUE

Le mur d'enceinte de la prison est pratiquement terminé d'être édifié. C'est tout en haut de ce mur d'enceinte que travaillait Abdelramane Bezazi, sur le tablier d'un échafaudage. Une imposante grue manœuvrait non loin de là. Pour des raisons encore indéterminées, le filin de l'appareil de levage a accroché l'extrémité de l'échafaudage sur lequel se trouvait l'ouvrier. Cet accrochage a eu pour effet immédiat de faire bouger dangereusement le montage. Déséquilibré, Abdelramane Bezazi n'a pu se retenir. Il a été projeté dans le vide avant d'aller heurter violemment le sol. Les gendarmes de la brigade de Lavaur se sont rendus sur les lieux pour les besoins de l'enquête ainsi que les hommes de la police municipale. Dans l'après-midi, les nouvelles concernant la santé de la victime étaient relativement rassurantes : sa vie ne serait pas en danger.

2005

 

UN ACCIDENT LORS DE LA POSE DE GOUTTIERE

 

La victime et le propriétaire de l'entreprise sous-traitante, installaient une gouttière industrielle entre l'usine et l'abri de chargement des camions-remorques. La section de gouttière à changer se trouvait au-dessus d'un conteneur, les empêchant d'effectuer leur travail à l'aide de la plate-forme élévatrice. Ils installent donc deux piles de palettes sur le conteneur afin d'atteindre les supports de gouttière et placent la gouttière sur les deux piles.

Alors que le travailleur descend d'une des piles de palettes, une section de gouttière bascule et le frappe dans le dos. Il chute tête première sur le sol et est heurté par la section de gouttière.

 

Date de l'événement : 25 octobre 2005

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