Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Métier. Etre cordiste et travailler au bout d'un fil, de La Baule à Dubaï

11 Mai 2016, 08:00am

Publié par VASSEUR SANDRINE

Qui sont ces ouvriers suspendus dans les airs le long des immeubles ? Ce sont des cordistes : ils interviennent là où une nacelle ne peut pas être installée. Rencontre avec l'un d'entre eux, Denis Morand.

Portrait

C'est un homme que l'on aperçoit parfois sur un toit. Il se balade au bout d'un fil avec une agilité déconcertante. Non, ce n'est ni Batman ni Spiderman, mais un cordiste : un ouvrier du bâtiment dont la particularité est de travailler au bout d'une corde. Depuis cette année, l'entreprise Lang a créé Aléo travaux sur cordes, en partenariat avec loire, une branche dédiée à ce corps de métier et située à Sainte-Luce-sur-Loire.

Le plus haut cordiste du monde

Denis Morand, 39 ans et l'allure d'un moniteur d'escalade, a été recruté en janvier, mais il exerce cette profession depuis quinze ans. Auparavant, il habitait dans les Hautes-Alpes, travaillait comme pisteur l'hiver et cordiste l'été.

« On est plus proche de la spéléologie que de l'alpinisme, explique-t-il avec la clarté d'une personne qui aime son métier. Un alpiniste aura toujours les pieds sur un support. » Il intervient sur un immeuble de standing à La Baule, sous un grand ciel bleu. « On repose des pierres de parement », des sortes de dalles qui imitent la pierre de taille. L'édifice fait sept étages, pas de quoi lui donner le vertige : « Je suis allé sur le Burj Khalifa, à Dubaï, la plus haute tour du monde, pour installer un feu d'artifice. Pendant un instant, j'ai été le cordiste le plus haut de la planète, à 825 mètres. C'était très beau, je voyais jusqu'au sultanat d'Oman. À cet endroit, on a un peu envie d'avoir des ventouses au bout des doigts, mais le sol est tellement loin qu'on ne se rend pas vraiment compte de la distance. C'est plus impressionnant à mi-hauteur, quand on est au niveau des autres gratte-ciel. »

Ses interventions sont parfois moins grisantes, comme lorsqu'il doit changer des ampoules : dans un hangar d'Airbus pour éviter de déplacer un A320, ou dans un grand hall avec un sol trop fragile pour un échafaudage. Il travaille partout où il est normalement impossible d'avoir accès, y compris dans des cheminées d'industrie ou des silos : « Récemment, on a posé des gaines dans un carré de 1,50 m sur 1,50 m. »

Moins de risques que sur la route

Aujourd'hui, même si la tâche est moins compliquée, la concentration est bien présente. Denis Morand est assuré avec deux cordes, l'une pour travailler, l'autre pour la sécurité. Un collègue l'accompagne à chaque fois : François Joly, 50 ans. « On a moins de risque d'avoir un accident que sur la route, précise ce dernier. Ce ne sont pas des travaux très physiques, sauf s'il faut repeindre un pylône de 90 mètres. »

Aléo travaux sur cordes emploie quatre cordistes et prévoit d'augmenter ses effectifs à huit ou dix, car tant qu'il y aura des architectes qui ne réfléchissent pas à comment changer les ampoules de leurs créations, il y aura du travail.

SOURCE OUEST FRANCE - 04-05-2015
La suite en images ici :

Commenter cet article