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Le cordiste Cyrille Vilain accède aux endroits qui semblent inaccessibles en toute sécurité

14 Mai 2016, 16:00pm

Publié par VASSEUR SANDRINE

Cordiste, Cyrille Vilain intervient partout où l’accès semble impossible. Basé à Saint-Germain-Beaupré, il a appelé son entreprise ADL, Accès Difficile Limousin.

Créer son entreprise en rase campagne, c'est possible. Avoir une clientèle essentiellement nationale et surtout parisienne, c'est encore possible. Depuis la généralisation d'internet et de développement des NTIC (nouvelles techniques d'information et de communication), beaucoup de webmaster, web designer, webconcepteur choisissent de s'installer en plein champ, dans des villages ou des zones rurales. La Souterraine, qui dispose d'un réseau performant et d'une multitude de net-entreprises, en est l'illustration.

Pas la fibre du commerce

ADL, que vient de fonder Cyrille Vilain dans le hameau de Proges à Saint-Germain-Beaupré, est l'exception : elle n'a rien du réseau virtuel. Sa société ADL (et non ADSL) comme Accès Difficile Limousin, propose un service original, peu commun, essentiellement pour de grosses collectivités publiques ou privées : il est cordiste et effectue des travaux en hauteur ou sur des parois élevées, droites, obliques ou en surplomb comme la banquette intérieure du parapet d'un pont, sur des baies vitrées d'immeuble, de grandes surfaces de toitures.

Le patrimoine architectural du Pays Ouest Creuse peu élevé n'est pas un marché à conquérir ; alors pourquoi et comment s'installer ici dans ce petit village de Proges ? Sans doute parce qu'il est au centre de la France au plus près de toutes les grandes villes Nord, Ouest, Sud et Est qui peuvent avoir besoin de ses services ; la gare de la Souterraine et l'autoroute A20 ne sont pas loin ; sans doute aussi et surtout parce qu'il a pu revenir aux sources. Sa famille, originaire d'Éguzon, habitait La Souterraine ; il est né à Limoges, mais garde peu de souvenirs de La Souterraine où il passe ses trois premières années avant que les parents rejoignent la région parisienne. Pour autant, ils viennent passer les vacances l'été à Éguzon où ils ont gardé la maison de famille.

En région parisienne, après le collège, Cyrille suit une formation en alternance au commerce et travaille dans cette branche quatre ans… assez pour se lasser du métier : « Je n'avais pas la fibre du commerce, pousser à la vente, je ne sais pas faire ».

Installer des filets
de protection
sur la Tour Eiffel

D'intérim en petits boulots, dans les métiers du bâtiment essentiellement, il se retrouve quatre ans plus tard, après un accident de moto, en établissement de convalescence et de rééducation à Briançon. C'est ici, dans cette région de montagne qu'il découvre l'escalade. Il rencontre des alpinistes qui utilisent leur savoir-faire dans le bâtiment et finissent par lui montrer sa voie, celle de l'escalade et de la corde. Mais attention, on ne devient pas cordiste sur une simple envie ou passion, c'est un métier qui a son diplôme.

Inscrit à Pôle Emploi, il intègre une formation qualifiante de cinq semaines où il apprend les techniques de corde – installation, amarrage, descente en rappel – appliquées à la mission professionnelle, chantiers de nettoyage, de peintures ou de maçonneries : le transport des outils nécessite une maîtrise particulière, « chaque mouvement doit être sûr pour éviter qu'un outil ne tombe, il faut veiller à la sécurité en-dessous ». Toute une partie du métier vise aussi à installer « des lignes de vie », dispositifs où viendront s'accrocher d'autres ouvriers ou techniciens pour des opérations très spécialisées ou délicates dans l'électricité par exemple. Cette formation, qui se déroule à Cavaillon, est à la fois théorique et pratique, en salle ou sur des sites naturels comme des falaises, des gradins d'hippodromes : « On apprend beaucoup sur la corde, explique-t-il en évoquant les techniques d'organisation du travail dès les premiers chantiers où il intervient. Il trouve très rapidement des contrats, essentiellement sur Paris, des missions d'intérim durant cinq ans, quasi non stop : il fera partie des équipes qui interviennent sur la Tour Eiffel pour installer les filets de protection pour les peintres (dernière campagne de peinture) ou pour sécuriser la maintenance électrique ; il intervient aussi pour Total à Dunkerque, ou encore sur des missions d'expertise de barrages… Mais il revient aussi chaque été ou pour les petites vacances, ici, près d'Éguzon où il fréquente Lucie, qui devient sa compagne.

Voilà aussi pourquoi, trois ans plus tôt, il décide de quitter la Région parisienne pour habiter la commune de Saint-Germain ; il fait le grand saut en s'installant à son compte d'abord auto-entrepreneur puis, début février, après un stage à la chambre des métiers, en Entreprise individuelle (EI), artisan cordiste. Cette fois, il aura besoin du réseau virtuel pour se faire connaître : son site est en construction.

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